C’est dans "Sex-Bulles", petit frère de "BédéAdult",

qu’il débute avec le personnage de Marie-Paule,


Alias Iris. Jeune étudiante de 16 ans, elle est mêlée, bien malgré elle, à une affaire de trafic d’armes dans le cadre de l’occupation allemande en 1943. C’est dans cette tourmente qu’elle découvre l’amour sous toutes ses formes, offrant son corps à l’occupant afin que son pays retrouve la liberté.

Voici le résumé figurant en deuxième page de couverture du deuxième opus :
Marie-Paule, jeune étudiante de 16 ans, se trouve, malgré elle, mêlée à une affaire de trafic d’armes sous l’occupation allemande en 1943. Accusée par la résistance d’avoir revendu les armes pour son propre compte, elle est soumise à la torture et à des services secrets (de la part des services secrets*). Ensuite, ceux-ci l’obligent à travailler pour eux, c’est-à-dire séduire de hauts dignitaires allemands pour leur soutirer des renseignements. Mais au milieu du vice et de la perversion, elle réussit à conserver ce à quoi tient le plus une jeune fille de bonne famille : son pucelage vaginal, sa fleur, qu’elle nomme "IRIS".

D’un trait souple aux décors soigneusement rétros, Jean Pailler, qui signe sous le pseudonyme de Jo Cordès, campe des personnages moins caricaturaux que dans ses travaux pour Pilote. Iris est, pour sa part, franchement réaliste avec son corps bien en chair, ses seins ronds et fermes, ses cuisses accueillantes et ses longs cheveux blonds de jeune fille sage.


Très vite, elle devient femme et découvre l’homme et le plaisir. Après une seconde aventure sous l’occupation, elle retrouve la France de l’après guerre qui l’entraîne sur le trottoir au cours d’un dernier épisode. Espérons qu’un prochain Jo Cordès reprendra le crayon afin de nous faire connaître les nouvelles aventures d’Iris, abandonnée enceinte sur le macadam parisien. Bien que la troisième aventure soit plus érotique que les deux premières, Iris demeure une héroïne de transition dans la carrière de Jean Pailler qui, au fil des planches, se sent de mieux en mieux dans la peau du dessinateur pour la presse adulte qu’il est devenu un peu malgré lui.

 

Le lecteur remarquera que le troisième opus met en scène une partie des fantasmes qui présideront tout au long de la série des Billie and Betty :
Sado-masochsime, lesbianisme, muti-partenaires, interracial etc. (*).

(*) Note du blogueur. 

 

Alain Pailler, alias Alan Davis, Jo Cordès, Jean Pignar, Pignol pour ne citer que les plus connus. Personnellement, il s'agit de l'un de mes auteurs préférés.

Marié jeune, très vite père de famille, Jean Pailler n’a pas les moyens de consacrer tout son temps à sa grande passion : le dessin. Afin de faire vivre sa petite famille, il devient mécanicien en automobile. Pendant quinze ans, il rêve de BD tout en mettant au point son trait soirs et dimanche. Il lui faudra quinze ans d’efforts pour voir ses premières planches publiées par le magazine estudiantin "Antirouille" en 1977.
Après quelques mois de galère et un travail quasi bénévole, il rencontre Marcel Coucho

– Trade Mark pour les intimes – avec qui il met au point un dossier pour le mensuel "Pilote". C’est dans les pages de ce magazine prestigieux, devenu depuis peu mensuel qu’il campe le personnage savoureux de "Deconan le barbaresque",




étonnant pastiche des super héros nordiques américains. Déjà, les deux compères prennent plaisir à croquer les jolies filles folles de leur corps aux gros seins appétissants.


D’autres personnages suivent, tout aussi drôles et burlesques : Varta Fraulein, Super Man Man, Capitane Capitan, Super Norman, etc. Humour, dérision, super héros de carton pâte sont au rendez-vous de ces récits courts truffés de gags. Héritiers de Kurtzman et Gotlib, Jean Pailler et son compère Coucho s’en donnent à cœur joie tout au long de leurs années "Pilote". Même si l’on est encore loin des récits érotiques d’aujourd’hui, le lecteur attentif ressent déjà le plaisir de Pailler à mettre en scène des créatures pulpeuses et provocantes. Cela devient encore plus visible avec "chute à tiroirs"



qui nous entraîne dans des récits en couleurs, peuplés de filles fort peu vêtues. Quelques histoires de plus en plus coquines publiées par les numéros hors séries de "Circus" voient l’association Coucho – Pailler prendre fin, mais déjà notre homme s’est dédoublé pour faire ses premiers pas dans la presse adultes.