Dimanche 30 août 7 30 /08 /Août 18:24
(suite)

J’ai dû perdre mes esprits pendant quelques instants car lorsque je reprends contact avec la réalité, je suis étendue sur le transat de Madame. Jamais, pendant mes longues masturbations solitaires, je n’ai vécu un orgasme aussi dévastateur, aussi total. Mes poignets sont toujours attachés derrière ma tête. Mes jambes sont en coton. Le moindre mouvement me fait trembler de tous mes membres. Je m’abandonne à cette béatitude qui suit le plaisir. Le tissu de soie qui obstrue ma vue exaspère mes sensations. La caresse du soleil me délasse progressivement. Une constatation implacable m’assaille : Ma vie vient de prendre un tournant. Rien ne sera plus jamais comme avant…

Un claquement de talons me tire de ma rêverie. « Tu dois avoir faim, Madame t’attend dans le bureau. » Susurre la voix de Lisette. Elle m’ôte mon bâillon, et avec une douceur toute féminine, m’aide à me relever. Elle a glissé son bras autour de ma taille pour me soutenir. Incapable de marcher droit, j’avance comme un boxeur groggy. Le soleil me fait mal aux yeux. Vue de la piscine, la maison paraît gigantesque. En face de nous, une baie vitrée du double de la taille de celle par laquelle nous sommes sorties, entièrement ouverte elle aussi, semble nous inviter à entrer.

La luminosité extérieure m’empêche de distinguer la pièce dans laquelle nous pénétrons. Il me faut quelques secondes pour que mes yeux s’habituent à la différence de clarté.

Je me vois comme une esclave antique que l’on offre à une reine cruelle. Une pulsation presque imperceptible se déclare entre mes cuisses. À croire que l’humiliation accroît mon désir. Je commence à avoir des doutes sur ma santé mentale.

À l’extrême droite de la pièce toute en largeur, Madame trône sur une estrade. Elle est allongée dans un petit canapé en cuir rouge dont le dossier évoque la forme d’une bouche. Tout à fait le genre de fauteuil qu’on pourrait s’attendre à rencontrer au "Crazy Horse Saloon". À sa droite, un écran plasma, intégré au mur, semble retenir toute son attention. Derrière elle, Christelle et une femme d’origine asiatique m’évaluent avec insistance. Nous avançons. Deux colonnes en marbre se dressent au milieu de la pièce, à quelques mètres de l’estrade. Chacune est équipée de bracelets en cuir.

« Tiens, revoilà notre petite obsédée sexuelle. » Lance la blonde à la cantonade, d’un ton sarcastique. Elle n’a pas quitté le téléviseur des yeux. Je pique un fard. Mes pointes de seins s’érigent. L’inconnue, aux traits très fins, est vêtue d’une blouse blanche et un stéthoscope pend à son cou. Le canapé m’empêche de la voir entièrement, mais son décolleté, très échancré, révèle la naissance de ses seins. Ses yeux étudient mon corps sans aucune retenue. Ma nudité semble la captiver.

Madame est vêtue d’une superbe robe en cuir vert bouteille, très courte, qui dévoile ses jambes immenses, gainées de nylon noir. Ses pieds sont chaussés d’escarpins rouges, à talons aiguilles, assortis au canapé. Jambes croisées, elle tient à la main son fume-cigarettes, au bout duquel une cigarette achève de se consumer. Son port altier lui confère une beauté renversante.

 « Fais-la asseoir à côté de moi. » Ordonne-t-elle à la petite bonne, parlant de moi comme si j’étais un objet.

Servilement, la soubrette me pousse vers sa patronne et m’aide à prendre place à côté d’elle. Devant mes yeux ébahis, l’écran diffuse une vidéo dans laquelle je tiens le premier rôle. Brusquement, la sensation de chaleur, qui m’habitait jusqu’alors, disparaît. Mon sang se glace dans mes veines. La scène qui vient de se dérouler à côté de la piscine, filmée avec profusion de gros plans sur mon visage et mon corps, dévoile de façon irréfutable le plaisir fantastique que j’ai éprouvé en me faisant humilier et malmener. Le sang quitte mon visage et un tremblement incontrôlable s’empare de mes membres. Sur l’écran, Madame exhibe le glaçon avec lequel elle me caressait les seins et le tend vers la caméra avec un sourire malicieux, avant de le plaquer sur mon sexe. Le râle de plaisir que je pousse en arquant mes reins à la rencontre de sa main démontre indéniablement que je suis parfaitement consentante.

« Tu as un potentiel énorme, ma chérie. » Me dit la blonde en posant sa main sur ma cuisse. « Tu joues avec un naturel inouï. » Le monde s’effondre autour de moi. La pièce se met à tourner. L’air me manque. Ma vision se brouille. Tout devient noir.

Une odeur très amère, insupportable, me fait reprendre mes esprits. Je suis allongée sur le canapé rouge, les pieds en hauteur. On m’a retiré mes entraves, ne me laissant que le collier de cuir qui enserre mon cou. Le visage de l’asiatique occupe tout mon champ visuel. Ses grands yeux noirs me fixent avec un intérêt troublant. Elle range la boîte qu’elle vient de placer sous mon nez et me parle d’une voix calme. « Ne t’inquiètes pas, je suis médecin. Tu as fait un petit malaise. Probablement parce que tu n’as rien mangé depuis hier. Cette idiote de Lisette devait te faire manger avant de t’emmener au soleil. » Sa voix s’est durcie en parlant de la petite bonne. « Cette petite sotte n’a pas plus de jugeote qu’une dinde. » La douceur avec laquelle elle caresse mon visage, contraste avec son ton sévère. « Je t’ai fait une injection qui va te remettre sur pied dans quelques instants. » Ses lèvres se posent sur les miennes. « Tu es vraiment très belle, Irène a beaucoup de chance. » Son visage est très gracieux, et ses paroles me réconfortent quelque peu. J’hésite à lui donner un age. « Et puis tu as eu beaucoup d’émotions aujourd’hui. »

« Où suis-je ? » Ma voix ressemble à un râle tant j’ai la gorge sèche. Elle me tend un verre avec un sourire attendri. « Tu as l’honneur d’être hébergée par la duchesse Irène de Villemonble. J’avale goulûment le liquide sucré qui me laisse un petit arrière-goût amer. N’oublie pas que, pour toi, elle s’appelle Madame. C’est un conseil que je te donne. »

Petit à petit, mes forces reviennent. « Pourquoi me garde-t-elle prisonnière ici ? »

« Ça ma petite, ça n’est pas à moi de te le dire. Une chose est sûre, tu n’es pas prisonnière, même si les apparences te laissent penser le contraire. Madame de Villemonble t’expliquera cela tout à l’heure. » Elle place son stéthoscope entre mes seins. « Respire profondément. » J’ai le souffle rauque. « Détends-toi ma belle. » Elle prend mon pouls. « Bien, tu vas beaucoup mieux. Ouvre la bouche s’il te plaît. » À l’aide d’un bâtonnet en bois, elle explore ma gorge. « C’est parfait. Assieds toi maintenant. »

Elle s’agenouille entre mes cuisses et enfile une paire de gants en caoutchouc. « Mets tes pieds sur le bord du canapé et écarte les cuisses. » La température de mes joues monte d’un cran. D’une main experte, elle écarte les lèvres de mon sexe. Je sursaute, son doigt vient de se poser à l’entrée de mon vagin. « Laisse-toi aller, ça ne te fera pas mal. » Pendant un instant, elle explore délicieusement l’intérieur de mon sexe. « Petite vicieuse, tu es drôlement sensible. » Elle plonge son index dans un petit récipient. « Écarte tes fesses s’il te plaît. » Sans un mot, je m’exécute. Son doigt brille d’un produit gluant. Elle l’appuie contre mon anus. Un réflexe contracte mes muscles intimes. « Pousse. » Dit-t-elle en l’introduisant progressivement en moi. Pour la deuxième fois de ma vie, mon sphincter anal doit livrer le passage à un doigt inquisiteur. Plus que le désagrément, le viol de cet interdit, solidement ancré dans mon subconscient, me procure une sensation étrangement excitante qui me laisse perplexe. Je l’observe sans perdre une miette des manipulations qu’elle me fait subir. Une humidité révélatrice est apparue entre les lèvres ouvertes de mon sexe. « Ça te fait de l’effet, petite cochonne. » Elle se penche sur mon entrejambe et sa langue trace un sillon humide sur toute la longueur de mon sexe. « Tu as bon goût. » 

Je n’en reviens pas. Ces femmes me font subir les pires outrages et j’y prends du plaisir. Si j’avais pu imaginer, il y a quelques jours, ce que j’allais devenir : Je me serai sauvée en courant. « Voilà, c’est terminé. » Me dit-elle sans plus d’explications. « Lève toi maintenant. Si Madame te trouve sur son canapé, ça va la mettre en colère. Cette pauvre Lisette est suffisamment en mauvaise posture, ce n’est pas la peine d’en rajouter. » Elle prend ma tête entre ses mains et m’attire vers elle pour m’embrasser à pleine bouche. Sa langue caresse longuement la mienne avant de m’abandonner, pantelante de désir. « Allez, dépêche-toi, elles ne vont plus tarder. » Elle ponctue sa phrase d’une petite tape sur les fesses.

« Est-ce que je peux aller aux toilettes s’il vous plaît ? J’ai envie de faire pipi. »

« Pas pour l’instant ma jolie. Seule Irène peut t’y autoriser. Attend bien sagement ici. » Et elle me laisse, seule au milieu de l’immense pièce.

Son ton sans appel me fait prendre mon mal en patience. Des picotements irritent mes jambes au fur et à mesure que ma circulation sanguine se rétablit. Mes yeux errent, sans but, autour de moi tandis que mes pensées s’égarent. Je contemple rêveusement les deux colonnes, écartées l’une de l’autre de près de deux mètres, m’imaginant attachée là, nue ; écartelée ; offerte. La pièce est immense, décorée avec énormément de goût. L’opulence des lieux dénonce le luxe dans lequel vit mon hôtesse. Les peintures qui ornent les murs ne représentent que des femmes dont certaines ont été immortalisées dans des positions suggestives. Sur l’une d’elles, un portrait d’une  grande beauté me fascine. Une jeune femme à la bouche bâillonnée, semble me fixer avec des yeux irradiant un bonheur infini. Sur un autre, deux jeunes filles très jeunes et à peine vêtues, s’embrassent du bout des lèvres. Elles sont légèrement voilées par un flou artistique rappelant une photo de David Hamilton. Au fond de la pièce, un peu à la manière d’une reine, sur une toile grandeur nature, une représentation de Madame occupe une bonne partie du mur. Mains sur les hanches, jambes écartées, coiffée d’une casquette noire, elle est campée dans un ensemble composé d’un pantalon et d’une veste en cuir assortis, très moulants, de longs gants de la même matière et d’une paire de bottes en cuir verni à très hauts talons. Du haut de sa place, son regard arrogant et si sévère que j’en frissonne, embrasse toute la pièce, comme si elle me surveillait. Les spots braqués sur la peinture lui confèrent une présence presque vivante. Le sol en marbre est recouvert d’un splendide tapis rouge, en laine exotique, tout en longueur, qui traverse la pièce et s’étire de l’estrade jusqu’au tableau, en passant entre les deux colonnes de marbre blanc. En son centre, un deuxième tapis, identique, le croise et relie la baie vitrée à une porte d’entrée. Si je me suis bien orientée, elle doit donner sur le couloir que nous avons emprunté tout à l’heure. Perdue dans mes pensées, j’imagine le tableau prendre vie et la duchesse s’avancer vers moi en foulant avec distinction le long tapis rouge.

Un claquement suivi d’un cri étouffé me font sursauter. « Avance plus vite petite mollassonne ! » Madame vient d’entrer dans la pièce, suivie par Lisette. Ma raison vacille. Elle porte exactement la même tenue que sur la peinture que je contemplais auparavant. À croire qu’elle vient de surgir du tableau.

Je remarque alors, à côté du tableau et donnant sur le centre du tapis, une double porte que la décoration confond avec le mur. La petite bonne n’a plus sa robe noire et il ne subsiste de sa tenue de soubrette, que la coiffe et le tablier blancs qui contrastent avec ses bas noirs et son porte-jarretelles. Elle avance à genoux, les bras attachés dans le dos et progresse difficilement sur le tapis. Des larmes brillent sur ses joues. Un curieux entrelacs de courroies en cuir lui cerne le torse, de la poitrine jusqu’à la taille. Armée d’une cravache, Madame avance d’un pas décidé en tirant sur une laisse fixée à un collier de cuir identique au mien. Malgré tous ses efforts, le rythme est trop rapide et la pauvre Lisette chute en avant.

« Maladroite ! As-tu décidé de systématiquement me contrarier aujourd’hui ? » Deux nouveaux coups de cravache vifs comme l’éclair atterrissent sur la pauvre fille. Un entrecroisement de marques qui rougissent à vue d’œil se mêle aux anciennes traces, plus sombres, qui constellent son corps. « Redresse-toi vite ou il va-t’en cuire. » Galvanisée par la douleur, la soubrette roule sur le dos et se tortille énergiquement pour se redresser. Deux petits anneaux pendent des pointes de ses seins qu’elle a aussi ridiculement petits que moi. Une rougeur suspecte, qui tranche avec la pâleur de son corps, colore son sexe imberbe.

Mon envie devient pressante. Timidement, je fais quelques pas vers les colonnes. Au prix d’un effort suprême, j’arrive à vaincre ma timidité et j’ose m’adresser à Madame qui vient droit vers moi. D’une toute petite voix, je lui demande : 

« Est-ce que je pourrais aller aux toilettes s’il vous plaît Mad… » Une gifle me fait valser la tête sur le côté.

« De quel droit m’adresses-tu la parole, petite effrontée ? »

J’étouffe un sanglot en baissant précipitamment les yeux.

« Faut-il que je te fasse prendre la place de cette gourde de Lisette pour t’apprendre à respecter les quelques misérables consignes que je t’ai fixées ce matin ? »

« Pardonnez-moi Madame, ça ne se reproduira pas. » Courbée par le poids de la culpabilité, je m’agenouille à ses pieds.

« Je préfère ça. Je veux bien te pardonner, mais… » Elle s’interrompt un instant, comme pour réfléchir. « À condition que tu me donnes une preuve de ta bonne volonté. Une vraie preuve. Pas simplement un petit baiser comme ce matin… »

Sa phrase restée en suspens tourne dans ma tête. Plus je réfléchis, plus mon esprit se vide. Le challenge me paralyse. J’ai l’impression de replonger quelques années en arrière, lorsque petite fille, prise en faute, je ne trouvais rien à dire pour me justifier. Des larmes de dépit viennent se mêler à celles causées par la gifle. Désespérée, accablée par mon impuissance, je fonds en larmes. Courbée sous le poids du chagrin qui me ravage, mon visage se trouve à quelques centimètres de ses bottes.

Je me jette à ses pieds et j’enlace ses chevilles. La joue appuyée contre le cuir verni, je plaide désespérément ma cause. « Je suis vraiment désolée Madame. Pardonnez-moi, je vous en prie. » Pour donner plus de poids à mes suppliques, je dépose un baiser sur le bout de son pied.

« Pas mal, jeune fille. C’est un bon début. Je suis sûre que tu peux être encore plus convaincante. »

Encouragée par ses propos, je redouble d’efforts. L’odeur du cuir pénètre mes narines. Avec dévotion, je dépose mille baisers sur ses bottes. Je frotte mon visage contre le cuir brillant.

Réconfortante, sa voix rauque me parvient du haut de ses longues jambes. « Bien, tu commences à comprendre, Sandrine. Tu y es presque. » Du bout de sa cravache, elle me caresse la joue.

Prête à tout pour calmer son courroux, je lèche avec veulerie les pointes de ses bottes sans prêter attention au goût du cuir qui envahit ma bouche.

« Enfin… Nous y voilà. » Dit-elle avec douceur. « Tes mains maintenant. »

Sans une hésitation, je les croise dans mon dos et continue, humblement, à rendre hommage à ses pieds, les noyant de salive et de larmes.

Elle m’interrompt en reculant d’un pas.

« C’est bien, tu es pardonnée. Veille à ce que cela ne se reproduise pas. » Tirant d’un coup sec sur la laisse, elle me contourne en entraînant Lisette à sa suite et se dirige vers le canapé. « Avance, toi ! La récréation est terminée. » Son ton s’est à nouveau durci.

Je reste bêtement entre les deux colonnes, assise sur mes talons. Mon envie d’uriner s’est calmée. Le désintéressement dont elle fait preuve à mon égard me blesse plus que la gifle et l’humiliation d’avoir du lécher ses bottes. De quels pouvoirs, cette femme dispose t-elle pour me fasciner à ce point. Mes tétons sont durs comme du bois une frustration terrible ravage mon ventre.

« Sandrine ! Viens près de moi. » Avec un immense soulagement, je m’empresse de les rejoindre. L’idée qu’elle puisse s’occuper de Lisette sans plus m’accorder d’attention m’était insupportable. Sans quitter Lisette des yeux, elle tapote distraitement le cuir à côté d’elle pour m’inviter à m’asseoir.

Debout devant sa patronne, les jambes écartées et les yeux baissés, la jeune fille attend le bon vouloir de sa Maîtresse. Je constate avec effarement à quel point la chair tendre de son pubis et son sexe est rouge et boursouflée. L’idée d’avoir reçu un coup de soleil à cet endroit me paraît pourtant saugrenue. Visiblement, elle souffre car ses mâchoires, soudées par l’effort qu’elle fait pour retenir ses gémissements, font blanchir ses lèvres. Nos regards se croisent, mais elle détourne aussitôt le sien. Ses paupières sont rougies par les larmes et son rimmel, qui fait de longues traces noires sur ses joues, ne parviennent pas à l’enlaidir.

« Tourne-toi Lisette. Position n°5. » La petite bonne nous présente son dos, se penche en avant et, jambes largement écartées, place ses mains sur ses fesses pour les étirer en présentant son anus. Madame taquine le petit orifice du bout de sa cravache. « Je me demande si je ne vais pas t’en mettre ici aussi. »

« Pitié, Madame. » Sa petite voix est pitoyable, entrecoupée de sanglots. Je ne comprends pas de quoi elles parlent. « Je vous en supplie, pas dans le cul… » Un coup de cravache cinglant lui coupe la parole. Une nouvelle marque rouge apparaît.

« Quand vas-tu comprendre que tu ne dois plus t’exprimer de cette façon ordurière ? Si tu crois que c’est comme ça que tu vas réussir à m’amadouer, tu te trompes lourdement ma fille. » Elle se tourne vers moi. « N’est elle pas ridicule ? » De nouveau, son regard me subjugue. Je ne sais quoi répondre. « Il faudrait savoir ce que tu veux, jeune fille. Tu parles sans y être autorisée et quand je te questionne, tu ne réponds pas. Je trouve ça contrariant ! »

« N… Non, non, Madame. Je suis désolée. C’est que je ne sais pas quoi dire. »

« Un bon point pour toi, ma belle. Quand on n’a rien à dire, il vaut mieux se taire. »

Mon cœur s’accélère. Son ton blessant ne fait qu’ajouter à mon humiliation.

« Lisette, va me chercher cette sauce que tu aimes tant s’il te plait. Et ne traîne pas. » Sanglotant de plus belle, la jeune fille quitte la pièce en courant sur ses hauts talons.

« Alors Sandrine, te sens-tu mieux maintenant ? »

« Oui Madame, je ne sais pas ce qui m’est arrivé tout à l’heure. »

« Tu n’y es pour rien. Cette tête de linotte avait pour consigne de te faire manger quelque chose cet après-midi. Mais rassure toi nous n’allons plus tarder à passer à table. »

Elle caresse ma joue de sa main gantée. « Ce soir, tu partages ma table. Le temps que je finisse de m’occuper de cette idiote et nous pourrons nous restaurer. Demain tu retournes chez toi. »

Cette révélation me fait l’effet d’un coup de massue. « Vous voulez dire que vous allez me libérer ? »

« Bien sûr, petite sotte, tu apprendras que je ne force personne. Je n’ai aucun besoin de garder ici des gens contre leur volonté. Je connais Ghislaine et Sylvie depuis plusieurs mois par le biais de mon agence de mannequins. C’est là-bas que nous nous sommes rencontrées. Christelle leur a fait un "book" et je pense qu’elles feront partie du prochain défilé de Karl. »

« Karl… Karl Lagornfeld ??? »

« Lui-même ma chérie, c’est un de mes bons amis. "Angels" lui fournit l’essentiel de ses mannequins depuis près de vingt ans. »

Angels… Je n’en reviens pas. C’est une agence de mannequins de renommée mondiale.

C’est lui qui m’a présenté Lisette. Il l’a remarquée lors d’une visite dans un lycée professionnel de la région parisienneoùil était l’invité d’honneur. Il assistait à une présentation des métiers de la mode. Cette petite sotte s’imaginait qu’un jour, elle défilerait. Comment peut-on être stupide à ce point. Elle s’imaginait que son joli minois, sa taille fine et son mètre cinquante-cinq lui suffiraient pour devenir mannequin. À sa décharge, elle a passé toute son enfance dans une cité de banlieue. Ceci expliquant cela, j’ai eu toutes les peines du monde à lui inculquer les bonnes manières… »

 (à suivre)

perverpeper@ifrance.com

Vous pouvez trouver les illustrations sur mon site : http://www.perverpeper.com

Par Perverpeper - Publié dans : Récits - Communauté : Perversions lesbiennes
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